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un casse-tête pour les PME, Innovation et Recherche

un casse-tête pour les PME, Innovation et Recherche

Comment réduire fortement ses émissions carbone quand on est une PME ? Comment éco-concevoir ses produits ? Comment sélectionner ses fournisseurs sur des critères environnementaux ? Pour les petites et moyennes entreprises, agir face au risque climatique reste un casse-tête. C’est ce qui ressort d’ une étude menée par bpifrance auprès de plus de 1.000 dirigeants.

Ce n’est plus un problème de conscience . Aujourd’hui, 80 % d’entre eux savent que l’urgence climatique est là. Mais « c’est le dirigeant citoyen qui a cette conscience, ce n’est pas le chef d’entreprise », explique Pascal Lagarde, le directeur exécutif de bpifrance : « On voit bien que la question n’est pas la prise de conscience mais le passage à l’action ».

Beaucoup en sont encore loin. D’abord parce que la moitié des entrepreneurs n’intègrent pas l’enjeu climatique dans leur stratégie, et que seul un tiers suit même le sujet en interne. « C’est peu », concède Pascal Lagarde : « Quand on regarde les enjeux qui sont les plus importants pour la stratégie – la réglementation, l’emploi, la transformation digitale, etc. -, le climat arrive tout à la fin ». La connexion ne se fait pas.

Transition écologique : un casse-tête pour les PME

Un manque de moyens

En conséquence, les mesures « les plus coûteuses et les plus complexes » qui permettraient de réduire les impacts de l’activité sur l’environnement, comme la rénovation thermique des bâtiments ou le renouvellement de la flotte de véhicules, sont difficilement mises en oeuvre, constate bpifrance. Et la plupart des chefs d’entreprise qui agissent – qui se révèlent être aussi les mieux informés sur les questions environnementales – se limitent à des « petits gestes » : recycler les déchets, éteindre la lumière et la climatisation, etc.

« Si une sécheresse majeure nous mettait à cours d’eau, cela deviendrait ma priorité, mais on ne peut pas être sur tous les fronts », témoigne Jean-Marc Chalot, le président de Pharmatis, une PME de 260 salariés dans les Hauts-de-France, cité dans le sondage (réalisé avant la crise du Covid-19). « Bien plus impactant », pour lui, que le réchauffement climatique, il y a « la sécurité du personnel, la qualité du produit et la production ».

Au final, seuls 13 % des dirigeants de PME estiment pouvoir réduire « de manière importante » leurs émissions dans les cinq prochaines années. Ce qui freine les chefs d’entreprise ? Avant tout les moyens financiers (à 49 %). Puis « l’absence de solutions technologiques », le « peu ou pas de reconnaissance client » ou le manque de temps.

Grandes manoeuvres

​Aujourd’hui, les deux tiers des entrepreneurs attendent donc un appui de l’Etat et des ministères pour les aider dans la transition écologique, « au travers de leurs actions législatives et budgétaires ». Plus du tiers compte également sur les collectivités locales ou l’Union européenne. Le gouvernement a fait un pas, il y a un mois, en lançant, avec bpifrance et l’Ademe, un plan de 250 millions d’euros pour accompagner les PME dans leur transition écologique.

Le directeur général de bpifrance, Nicolas Dufourq, insiste sur le fait qu’il faut soutenir les entrepreneurs de « l’ensemble des secteurs » pour qu’ils prennent le chemin de la décarbonation. « Il ne faut plus tarder pour démarrer ces grandes manoeuvres, prévient-il, parce que cela va prendre du temps ». Mais il reconnaît que c’est beaucoup plus difficile pour les PME que pour des grandes entreprises déjà avancées, car « elles ont tout à faire en même temps ».

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