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Yubo, le réseau social qui concurrence les Américains sur leur terrain, Financement

Yubo, le réseau social qui concurrence les Américains sur leur terrain, Financement

Un réseau social français est en train de se tailler une place, aux Etats-Unis et dans le monde, aux côtés des géants. Yubo vient de dépasser les 40 millions d’utilisateurs, dont plus de la moitié se trouvent outre-Atlantique. Son
audience a doublé sur l’année 2020
. « Il y a eu un effet confinement, c’est certain, les gens passent plus de temps en ligne, mais on a vu surtout une accélération des usages, et le phénomène n’a pas été ponctuel », souligne Marc-Antoine Durand, directeur des opérations de Yubo.

La start-up se veut la plateforme de la génération Z. Elle
séduit surtout les 16-21 ans
et renverse pour cela la logique des autres réseaux sociaux. On ne vient pas sur Yubo, en premier lieu, pour retrouver ses amis mais pour se faire des connaissances. Et on n’y collectionne pas les « like » et les « followers », abandonnés au profit d’une logique de direct. Le « live vidéo » est d’ailleurs le segment qui croît le plus vite. Le cap des 100.000 lives par jour a été franchi.

Croissance organique

Dès son lancement, Yubo a visé le marché américain. La plateforme a été d’emblée développée en anglais, la traduction en français et en espagnol est récente. « Il y avait un besoin dans les pays anglo-saxons, nous nous sommes développés sans plan marketing, affirme Marc-Antoine Durand. Nous nous sommes concentrés sur le produit, la technologie. Si le produit apporte de la valeur, si la qualité des lives est bonne, la croissance se fait sur le long terme. » Face à son succès aux Etats-Unis, Yubo a ouvert un bureau à Jacksonville, en Floride, où les responsables de sa modération étaient basés. L’essentiel des 31 salariés demeure aujourd’hui en France, mais les effectifs devraient augmenter aux Etats-Unis. « Les ingénieurs sont de qualité en France, mais nous manquons d’expérience dans les services pour le grand public », ajoute Marc-Antoine Durand.

Signe de ces nouvelles ambitions : Yubo vient de réaliser une deuxième levée de fonds en moins d’un an. La société a bouclé un tour de table de 47,5 millions de dollars (environ 40 millions d’euros) auprès de ses investisseurs historiques (Idinvest, Iris Capital, Alven et Sweet Capital) et d’un nouvel entrant, Gaia Capital Partners. Ce qui porte le total des fonds levés à plus de 60 millions de dollars. Elle va aussi accueillir à son conseil d’administration Jerry Murdock, le cofondateur d’Insight Partners, qui avait notamment investi dans Twitter et Snapchat.

Des communautés actives

Cette levée de fonds devrait permettre de soutenir la croissance en développant de nouvelles fonctionnalités sur la plateforme. Yubo va aussi renforcer sa présence aux Etats-Unis en ouvrant un bureau à New York, tout en allant vers les marchés de l’Asie du Sud-Est. L’accent continuera également d’être mis sur la sécurité, avec le renforcement de la modération. « Nous modérons en temps réel. Nous avons une équipe de modérateurs répartie sur l’ensemble de la planète, mais nous avons aussi des outils techniques qui permettent de filtrer tous types de contenus, explique Marc-Antoine Durand. Nous travaillons beaucoup sur la prévention et l’éducation. » Ainsi, si un utilisateur partage des informations personnelles, ces outils sont capables de le détecter et de le prévenir du danger potentiel.

Yubo tente de garder un contact privilégié avec sa communauté. Des sondages sont ainsi réalisés régulièrement pour prendre le pouls des discussions. Ces dernières semaines, l’élection présidentielle américaine a hanté les conversations. Sur les six derniers mois, l’événement a généré 150.000 livestreams, dont 15.000 sur la journée de l’élection. Et 96 % des utilisateurs ont déclaré qu’ils auraient aimé voter. Les Etats-Unis tirent les usages, et aussi les revenus. Le chiffre d’affaires a été doublé cette année : de 10 millions de dollars l’an dernier il devrait passer à 20 millions en 2020. Yubo a choisi un modèle freemium et ne diffuse aucune publicité. Tous ses revenus proviennent de fonctionnalités payantes, avec des microtransactions dans l’application.

 Bureau de New York

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